“L’ONE, c’est essentiellement du travail de terrain” : interview de Laurent Monniez et d'Eddy Gilson
One.be : L’ONE, c’est quoi pour vous ?
“Nous traitons de la vie des enfants, de leurs premiers pas”
Laurent Monniez (L. M.) : L’ONE est un service public qui s’adresse aux enfants et aux familles. Et dans ce contexte de crise (économique, mais pas seulement), le service public est une des dernières richesses pour ceux qui n’en ont pas, pour ceux qui en ont besoin.
Eddy Gilson (E. G.) : Je dirais même qu’il s’agit d’un service AUX PUBLICS : les enfants et les familles, les professionnels du secteur de l’enfance et de l’ONE. A l’Office, il y a ce petit supplément d’âme qui va au-delà d’une administration. On agit à la fois pour les enfants et les parents d’aujourd’hui et pour les générations de demain. Les agents ont souvent un engagement personnel. Ils n’hésitent pas à travailler sans compter car ils croient en ce qu’ils font. Personnellement, j’aime aussi le fait que l’ONE soit très attentif à ses partenariats. Le dialogue et la construction de synergies sont possibles.
L. M. : L’ONE, c’est avant tout un travail de terrain soutenu par un travail important de l’Administration. Les missions de l’ONE sont extrêmement enrichissantes et le travail est aussi créatif que celui de l’associatif. Nous traitons de la vie des enfants, de leurs premiers pas ainsi que de leurs parents !
One.be : Vous êtes parfois sur le terrain ?
E. G. : Chaque fois que c’est possible ! Je me rends dans des milieux d’accueil, je rencontre des pouvoirs organisateurs, des équipes qui souhaitent s’exprimer…
L. M : J’invite un maximum de monde à aller sur le terrain. Nos bénéficiaires sont au centre de nos préoccupations. Je veille dès lors à ce qu’il y ait une vraie synergie avec nos agents.
E. G. : Précisons que parmi les acteurs de terrain, il y a près de 4000 volontaires ! Avec les professionnels et médecins de l’ONE, c’est avec une ressource formidable pour soutenir notre présence au plus près des familles, notamment afin d’assurer le suivi médical préventif gratuit en consultation, de soutenir l’action des écoles de devoirs...
One.be : Quels sont vos objectifs pour l’année ?
“Trouver un équilibre entre la rigueur essentielle pour réaliser le contrat de gestion, et l’agilité nécessaire pour répondre aux besoins des familles”
L. M. : Je souhaite trouver un équilibre entre la rigueur essentielle pour réaliser le contrat de gestion, et l’agilité nécessaire pour répondre aux besoins en constante évolution des familles. Pour donner un exemple, quand on a écrit le contrat de gestion, il n’y avait pas encore de crise énergétique. Aujourd’hui, on doit avoir la souplesse de s’y adapter tout en continuant à réaliser le contrat de gestion qui offre de belles opportunités pour développer les services aux enfants et aux familles.
E. G. : Un de mes objectifs est tourné vers l’intérieur de l’ONE : soutenir les équipes, favoriser le bien-être dans l’environnement de travail… On sort tous de crises à répétition qui nous impactent tant sur le plan professionnel que personnel. J’aimerais offrir de la sérénité à nos professionnels, ne pas multiplier les éléments anxiogènes inutiles.
L. M. : Tout le monde doit prendre du plaisir au sein de l’institution !
E. G. : Sinon, il y a du pain sur la planche pour 2023 : 5200 nouvelles places d’accueil à créer, la révision des rythmes scolaires, la réforme de l’accueil de la petite enfance et de l’Accueil Temps Libre, la digitalisation à taille humaine des services… Mais comme Laurent le souligne, il faut aussi être à l’écoute de ce qu’il se passe au quotidien, comme par exemple les difficultés de recrutement que commencent à éprouver les milieux d’accueil.
One.be : Sur une note plus légère, à quoi ressemble votre week-end idéal ?
E. G. : J’aime improviser, ne pas avoir un agenda rempli à l’avance comme en semaine. Décider en dernière minute de faire une randonnée ou de voir un ami, c’est le vrai luxe ! Sinon, je peux répondre pour Laurent : il travaille chaque minute du week-end !
One.be : Ok… Quel est votre secret pour éviter le burn out ?
“Quand on va sur le terrain, qu’on observe l’effet de notre travail et tout ce qu’il reste à faire, impossible de baisser les bras !”
L. M. : La passion. Quand on va sur le terrain, qu’on observe l’effet de notre travail et tout ce qu’il reste à faire, impossible de baisser les bras si on a un minimum de conscience professionnelle !
E. G. : Oui, se reconnecter avec la réalité est ce qui permet d’avancer. Le burn out arrive quand on se rend compte que ce qu’on fait ne sert à rien. Toutefois, je trouve important d’avoir d’autres centres d’intérêt dans ma vie et de faire la scission : quand je ne travaille plus, je ne travaille plus !