Grandir avec des limites et des repères
Tous les parents désirent le meilleur pour leur enfant ! Et ils possèdent des compétences pour l’éduquer. Pourtant, à l’heure actuelle, on entend souvent dire que les enfants grandissent sans limites, que les parents ne savent pas dire non. Mais pourquoi est-ce si important de fixer des limites ? Faut-il les mettre en place dès la naissance ? Comment faut-il les établir ? En faut-il beaucoup ? En fonction de quoi ? Une sanction est-elle nécessaire si les règles ne sont pas respectées ?
Aider l’enfant à grandir est un rôle complexe qui renvoie les parents à des sentiments contradictoires : d’un côté, le désir de préserver leur tout-petit, de l’autre, l’envie qu’il acquiere son autonomie au plus vite.
En éduquant leur enfant, les parents lui montrent combien il est important pour eux, ils lui donnent sa place d’enfant, ils l’aident à se confronter à la réalité en lui fixant des limites et en lui donnant des repères. L’enfant apprend qu’il n’est pas toujours facile de vivre avec les autres. Cela suppose le respect de certaines règles, mais cela apporte aussi beaucoup : échanges, amitiés, rencontres, solidarité...
Voici quelques pistes que chaque parent pourra adapter selon le moment, l’âge de l’enfant, la difficulté rencontrée pour mettre des limites, les maintenir et accompagner l’enfant sur le chemin de l’autonomie.
Que ressent-il ?
A la naissance, le bébé ne comprend pas tout ce qui se passe autour de lui et en lui (faim, froid, coliques, angoisses...). Il a besoin que ses parents mettent de l’ordre dans ses sensations et lui traduisent ce qu’il ne comprend pas (“Tu as faim, je vais te donner à manger”, “on dirait que tu as mal au ventre”).
Les pleurs, un moyen de communication...
Quand il pleure, il est envahi par ce qu’il ressent. Les pleurs sont un moyen de communiquer pour le bébé. Parfois, cette situation est difficile à supporter et à interpréter. Tous les parents peuvent se sentir énervés, perdus, incompétents... Mais progressivement, ils vont comprendre la signification des pleurs de leur bébé : la faim, la fatigue... Quelquefois, le bébé pleure pour exprimer son malaise, son désarroi, ses protestations, ou encore il évacue par ce biais les tensions accumulées pendant la journée. Pleurer a sa raison d’être. Il est important d’être à l’écoute pour fournir une réponse rapide et adaptée.Il ne s’agit nullement d’un caprice.
Faut-il dire NON à un bébé ?
Il ne s’agit pas vraiment de dire non. Les premiers mois, les parents sont au plus près des besoins de l’enfant. C’est à ce moment que se construit sa sécurité intérieure et sa confiance dans les autres. Une réponse rapide à un appel est essentielle. Peu à peu, les parents introduisent des délais raisonnables. Le bébé est capable de supporter les petites attentes. Ces délais sont les premiers “non” que les parents adressent à leur bébé. Les parents accompagnent le délai par une explication, des mots: “J’ai préparé ton repas, tu vas bientôt manger .”
Pour se développer, le bébé a besoin de continuité et de régularité.
C’est l’instauration d’un rythme de passage de la journée à la nuit qui permet à l’enfant de trou-ver ses repères. Mettre en place un rituel (lire une histoire, chanter une berceuse, répéter les mêmes paroles, dire au revoir...) aide l’enfant à terminer la journée avec un sentiment de sécurité, d’apaisement et le prépare au sommeil.
Autour de 10 mois
L’enfant commence à se percevoir comme différent des autres. Il arrive peu à peu à faire la distinction entre lui-même, sa maman, son papa et le monde extérieur. Petit à petit, l’enfant expérimente, ose de plus en plus de choses. Il est important de veiller à sa sécurité et de lui apprendre les règles qui le protègent. L’enfant a deux envies : d’un côté, il cherche activement à explorer le monde qui l’entoure et d’un autre côté, il a besoin de revenir vers ses parents régulièrement pour être rassuré. C’est une période durant laquelle il s’inquiète face à des personnes qui ne lui sont pas familières.