Quelques précautions :

Les troubles de santé (physique, psychologique...) développés ci-après ne sont pas spécifiques aux violences conjugales. Ils peuvent aussi se présenter chez des enfants non concernés par ces situations. La présence d'un de ces troubles ne signifie pas à lui tout seul que l'enfant est exposé à des violences conjugales.
L'absence de troubles de santé visibles ne sous-entend pas pour autant qu'il n'y ait pas de souffrance de l'enfant.
Soulignons que de nombreux enfants confrontés aux violences conjugales trouvent les ressources pour se reconstruire : avoir une mère résiliente, développer une amitié solide, avoir un entourage soutenant,...

Devenir parent est un grand chamboulement de vie. Le climat de violences conjugales vient fragiliser cette période : des études démontrent que le risque de dépression post-partum est 3 fois plus élevé par rapport à une famille ne vivant pas de violences.

L’attachement bébé-parent peut également être perturbé, ce qui peut influencer les réactions de l’enfant. S’il sent que ses parents ne sont pas disponibles pour lui car « trop pris » dans le cycle de la violence, le bébé pourrait :

• Se mettre en retrait ou au contraire montrer encore plus sa détresse.
• Être anormalement attentif à tout ce qui se passe, sursauter, se réveiller régulièrement, faire des cauchemars.
• Manifester des troubles du sommeil (réveils fréquents, agitation au coucher) et de l’alimentation (repas conflictuels, équilibre alimentaire difficile à faire respecter : refus de certains aliments), ce qui peut entrainer, sur le long terme, un retard de croissance.

Lorsque l’enfant grandit sans pouvoir se sentir en sécurité, il peut également :

• Avoir des difficultés à explorer l’espace librement (jouer, découvrir ce qui l’entoure).
• Être constamment et anormalement attentif à ce qui se passe autour de lui (sur ses gardes), amenant l’enfant à ne plus pouvoir donner de l’énergie à autre chose (échanges de regard, jeux, …).

Cela peut avoir un impact sur ses apprentissages.
 

Les conséquences des violences conjugales sur les enfants de moins de 2 ans peuvent être les suivantes :

Les comportements : 

• Triste, peu souriant, plutôt pâle, peu expressif, babille/gazouille ou bavarde peu
• Pleurs de plus en plus fréquents, plus durables, plus difficiles à contenir
• Hyper vigilant

Les apprentissages : 

• Joue peu, s'agite sur les objets
• Difficultés à manger seul, à marcher

Le physique : 

• ORL (otites, angines à répétition...)
• Troubles dermatologique (eczéma, prurit...)
• Troubles digestifs divers
• Troubles respiratoire (asthme, bronchites…)
• Retard de croissance

Les troubles durables du sommeil et de l’alimentation :

• Endormissement difficile, agité, cauchemars (très fréquents)
• Repas difficiles, reflux