Les impacts des violences conjugales chez l'adolescent : entre 15 et 18 ans
Quelques précautions :
Les troubles de santé (physique, psychologique...) développés ci-après ne sont pas spécifiques aux violences conjugales. Ils peuvent aussi se présenter chez des enfants non concernés par ces situations. La présence d'un de ces troubles ne signifie pas à lui tout seul que l'enfant est exposé à des violences conjugales.
L'absence de troubles de santé visibles ne sous-entend pas pour autant qu'il n'y ait pas de souffrance de l'enfant.
Soulignons que de nombreux enfants confrontés aux violences conjugales trouvent les ressources pour se reconstruire : avoir une mère résiliente, développer une amitié solide, avoir un entourage soutenant,...
Les signes présents chez l’enfant d’âge scolaire peuvent continuer à se manifester lors de l’adolescence. A cela s’ajoutent une série d’autres signes.
Ces comportements peuvent être présentés sans que l’adolescent soit exposé aux violences conjugales : cette période est généralement compliquée pour celui-ci et de nombreux changement s’installent chez lui, son comportement, sa relation avec sa famille…
Les conséquences des violences conjugales sur les enfants de 15 à 18 ans peuvent être les suivantes :
Relation à l’autre :
- Recours à des stratégies peu adaptées ou peu respectueuses pour résoudre des problèmes relationnels (contrôle, violence), actes violents envers l’entourage (parent, ami ou amie, petit- ami ou petite amie) ;
- Difficultés relationnelles avec les autres adolescents ;
- Visions stéréotypées des rôles hommes-femmes voire manque de respect envers un genre en particulier ;
- Relations généralement instables (amicales, amoureuses) ou dépendance affective ;
- Forte inquiétude pour le parent victime pouvant causer le repli sur soi, l’isolement.
Apprentissages :
- Eventuellement de mauvais résultats scolaires ;
- Nombreuses absences en classe ;
- Absence de projet (extra-scolaire) ;
- Absence de projet quant à son avenir (notamment difficultés dans la prise de décision).
Physique :
- Troubles du sommeil (insomnie ou tendance à trop dormir (très longues périodes et/ou plusieurs fois dans la journée) ;
- Troubles des comportements alimentaires (boulimie, anorexie) ;
- Fatigue excessive ;
- Douleurs physiques ;
- Etat dépressif (avec ou sans idées suicidaires) ;
- Flash-back (scènes de violences) à caractère imprévisible.
Comportements :
- Comportements à risques (conduite, abus d’alcool ou de drogues) ;
- Délinquance, infraction des règles ;
- Comportements destructeurs (objets ou biens) ;
- Rejet de sa famille ou fuite de la maison ;
- Violences envers les autres ou lui-même (ou idées suicidaires).
A ces signes s’ajoute une tendance de l’enfant à sortir de sa place « d’enfant » pour endosser un rôle d’adulte comme, par exemple :
- Prendre soin du parent victime ;
- Prendre soin des frères et sœurs (à la place du parent) ;
- S’occuper de la maison de manière non-adaptée à son âge ;
- Fais passer les besoins de sa famille avant les siens.