Comment parler de la mort à un enfant ?
Le concept de « mort » évolue en fonction de l’âge de l’enfant mais aussi de son parcours de vie, de son expérience, de son évolution,…
- Avant 5 ans : la mort représente l’absence, elle n’est ni définitive ni irréversible. Pour l’enfant, la personne décédée est seulement partie et peut revenir un jour.
- Entre 5 et 8 ans : l’enfant commence à intégrer le concept de mort en se référant aux caractéristiques visuelles, sensorielles et d’immobilité : il est mort parce qu’il ne bouge plus, il ne réagit plus.
- A partir de 8 ans : l’enfant commence à comprendre que la personne décédée ne reviendra pas et que c’est définitif.
Il n’est pas toujours facile de fournir un cadre à l’enfant face à des sujets délicats tels que la mort. Voici quelques suggestions pour faciliter sa compréhension :
- Vous pouvez donner quelques pistes à votre enfant pour introduire doucement cette notion. Vous pouvez prendre pour exemple les feuilles mortes tombées à l’automne ou une plante morte. L’enfant intègrera ces informations à son propre rythme et en fonction de son développement naturel.
- Les rituels de la Toussaint peuvent aussi donner des repères à l’enfant pour comprendre ce qu’est la mort. Profitez de cette fête pour créer des échanges positifs avec votre enfant. Chaque famille peut s’adapter et trouver ses propres rituels pour exprimer des pensées envers le défunt : déposer une petite lettre, un bricolage ou des fleurs sur la tombe d’un membre de la famille, allumer une bougie à la maison à côté d’une photo de la personne décédée, …
- Lorsque l’enfant sera confronté au décès d’un proche, dites-lui la vérité et expliquez-lui ce que vous savez avec authenticité et des mots simples. Il est préférable d’expliquer la mort avec des mots de la réalité. Employez les mots vrais comme « il est mort », « il avait un cancer qui est une maladie très grave »,…
- Veillez aux mots que vous employez. Evitez les métaphores et expressions comme « elle est montée au ciel », « elle est partie pour un long voyage», « elle s’en est allée » car ce n’est pas clair pour la compréhension de l’enfant. Evitez également de comparer la mort au sommeil.
- Ne détaillez pas trop vos explications afin de le laisser réfléchir et poser ses propres questions. Essayez d’anticiper le moins possible les questions qu’il pourrait poser et laissez-le mener la conversation.
- Répondez au mieux à ses questions et n’hésitez pas à corriger les informations et à le reprendre si votre enfant se trompe. N’ayez pas peur de lui dire que vous ne possédez pas toutes les réponses à ses interrogations.
- Ne vous mettez pas la pression : il n’y a pas de bonnes ou mauvaises réponses tant que vous êtes dans l’authenticité et la compréhension. Il est important d’écouter l’enfant et de lui donner l’occasion d’exprimer ce qu’il ressent. Dans cette épreuve douloureuse, l’enfant a besoin de ressentir votre soutien et votre amour.
- Expliquez-lui qu’il pourra toujours penser à la personne (ou l’animal) décédé(e) afin de se remémorer les bons souvenirs.
- Ne cachez pas votre tristesse à votre enfant car il ressent de toute façon votre peine. En montrant votre chagrin, il comprendra qu’il a aussi le droit d’être triste.
- Respectez le rythme de l’assimilation de l’enfant, laissez-lui le temps d’intégrer l’information.
POUR PLUS D'INFORMATIONS :
Consultez notre webdoc Air de Familles " Deuil enfantin "
