Ecrans et santé mentale : les réponses aux questions que les parents se posent
Peut-on être « addict » aux écrans ?
Contrairement à certaines croyances, l’addiction aux écrans n’est pas reconnue comme une maladie. Si l’OMS a intégré le trouble du jeu vidéo dans les addictions comportementales, ce n’est pas le cas pour l’ensemble des usages numériques (réseaux sociaux, télévision, smartphones...). On préfère parler d’usages problématiques ou pathologiques quand les usages numériques ont un impact négatif sur le bien-être, en termes de stress, d'anxiété ou de dévalorisation.
Une exposition excessive à la technologie peut-elle entraîner des problèmes de santé mentale ?
L’utilisation excessive du numérique est généralement plutôt la conséquence de problèmes de santé mentale que la cause de ceux-ci. Les jeunes peuvent alors se tourner vers les écrans pour faire face à des difficultés préexistantes : conflits familiaux ou amicaux, rupture amoureuse, mal-être à l’école… Ces comportements reflètent souvent une tentative d’évasion, de gratification, ou de recherche de soutien dans les interactions en ligne.
Les réseaux sociaux peuvent-ils diminuer l’estime de soi d’un enfant ?
C’est plutôt la sensibilité à la comparaison qui va exercer une influence sur le bien-être. Or, les réseaux sociaux ne sont qu’un lieu parmi les autres dans lesquels les enfants se comparent. Les jeunes se comparent aussi à l’école, dans leurs activités extrascolaires, face aux images véhiculées dans les médias et la publicité...
Toutefois, les réseaux sociaux multiplient les occasions de comparaison, souvent avec des modèles idéalisés et irréalistes : photos retouchées, vies embellies, mises en scène… Le risque est donc que la comparaison se fasse avec un modèle inatteignable, ce qui peut pousser l’enfant à se dévaloriser. Les réseaux sociaux peuvent également prescrire des comportements, qui, s’ils ne sont pas à la portée de l’enfant, risquent de lui donner un sentiment d’échec.
Comment éviter que mon enfant ne se compare ?
Il est impossible d’éviter qu’un enfant se compare, peu importe le contexte dans lequel cette comparaison se fait. En revanche, on peut diminuer l’impact négatif de la comparaison en :
- fournissant des modèles positifs de comparaison
- aidant l’enfant à développer son estime de soi, en mettant en avant les aspects positifs de sa personnalité et en lui permettant de développer ses compétences et ses talents
- développant l’esprit critique de l’enfant afin qu’il puisse prendre avec du recul les informations et images qu’ils consulte sur les réseaux sociaux.
Quelles limites instaurer face aux écrans ?
La recherche scientifique a montré que tenter de limiter le temps d’écran ne fonctionne pas dans la plupart des cas. En effet, l’évolution des modes de vie, notamment des jeunes, laisse une grande place au numérique et les recommandations en termes de limitations ne sont pas suffisantes pour changer les comportements.
Dès lors, la meilleure stratégie est de s’intéresser à ce que son enfant fait ou regarde sur ses écrans et de se focaliser sur les aspects positifs de cette utilisation (rechercher des informations, apprendre quelque chose de nouveau, rester en contact avec quelqu’un qui s’est éloigné, etc).
L’idée est de favoriser les contextes où l’écran vient faire médiation dans la relation, au lieu de la couper. Par exemple, manger en famille devant un film choisi ensemble (oui, on peut parfois manger devant un écran), ou regarder des Tik Toks avec son adolescent, engendre des interactions et de la complicité. Par contre, mieux vaut limiter les écrans pendant les repas à table, afin de favoriser les échanges lorsque toute la famille se rassemble.
Toutefois, l’utilisation des écrans reste aussi une activité comme une autre qui, comme toute activité, nécessite d’être cadrée. Mais l’idéal est de proposer un cadre flexible et discuté, pour trouver un équilibre entre le plaisir des écrans et les autres activités.
Quelle influence positive peut avoir le numérique sur le développement des enfants ?
Les écrans peuvent jouer un rôle d’ouverture vers le monde extérieur : accès à l’éducation, développement du sentiment d’appartenance, compréhension de la diversité et accès à d’autres cultures…
Il est important de différencier l’utilisation des écrans interactifs (sur lesquels on effectue des actions comme cliquer, dessiner ou photographier) et non-interactifs (face auxquels on est passif, comme la télévision). En comparaison, les premiers peuvent servir d’outils d’apprentissage.
D’ailleurs, pour les plus petits, des études ont montré que l’exposition quotidienne à la télévision peut entraîner un retard de langage et impacter l'attention et la concentration. A contrario, l’utilisation d’un smartphone ou d’une tablette par les petits a quelques effets intéressants, comme un développement plus rapide de certaines capacités de motricité fine.
Ecrans et santé mentale : pour en savoir plus…
- Enfants et écrans : comment trouver le bon équilibre ?
- Contrôle parental sur les écrans : protéger son enfant des contenus dangereux et inappropriés
- Enfants et écrans : protection des données personnelles
- Les enfants et les écrans
- Air de familles “Loisirs : les jeux vidéo ?”
- Air de familles “Société : enfants influenceurs ?”
- Brochure “L’enfant et la télévision”
- Brochure “L’enfant et la télévision, pour en savoir plus”